Digital Habitat #3 : Quelle place pour le digital dans le secteur de l’habitat l’habitat collectif ?
Lors de la conférence d’introduction, plusieurs speakers inspirants ont répondu présents : Valérie FOURNIER (directrice générale Immobilière 3F), Muriel CHEVILLARD (directrice générale adjointe ERILIA), Amédée BRETIGNIERE (directeur innovation REALITES), Emmanuel FRANCOIS (président Smart Building Alliance) et Jean-Michel ROYO (Senior advisor).
Ils ont partagé leur vision sur l’impact du digital dans leurs organisations et notamment sa capacité à répondre aux enjeux environnementaux.
“L’habitat social n’a pas encore fait sa transformation digitale”
Avant tout, il faut distinguer les bâtiments existants des projets de construction. Les promoteurs tels que REALITES ont déjà engagé des innovations avec la volonté de construire des bâtiments moins coûteux, moins énergivores et d’ une meilleure qualité de construction.
Sur le secteur des bâtiments existants et de l’immobilier en général, on constate un retard sur la prise en compte du digital. Emmanuel François parle d’un nécessaire choc digital pour que le bâtiment s’adapte enfin à son environnement et ses habitants en temps réel.
Valérie FOURNIER fait le même constat pour l’habitat social qui n'a pas fait sa mue digitale. Elle souligne qu’il ne faut pas attendre de retour sur investissement immédiat sur le numérique. C’est un processus de changement profond qui apporte des bénéfices à moyen et long terme.
Rappelons-nous l'implémentation des outils ou logiciels dans les entreprises (ERP, logiciel comptable, excel,...). L’investissement est nécessaire avant de devenir une évidence.
Un consensus des intervenants souligne le rôle des start up ou les sociétés innovantes qui, par leur dynamisme, doivent accélérer cette transformation.
“15 millions de français sans connexion internet pendant le covid”
Le numérique a aussi une dimension sociale : l’accès à internet est nécessaire pour les bâtiments mais aussi pour ces habitants. Emmanuel François rappelle cette urgence avec 15 millions de français sans connexion internet pendant la “période COVID”. Il est urgent de remédier à cette inégalité. La finalisation du déploiement des infrastructures doit être la priorité.
Le contexte énergétique actuel oblige aussi à utiliser le numérique comme un moyen pour contenir les consommations énergétiques et atténuer les augmentations de coût énergétique. En plus des choix de matériaux ou des modes constructifs, c’est un moyen supplémentaire pour piloter sa consommation énergétique.
Nécessité de s’organiser autour d’une stratégie digitale
Pour accompagner ce changement, chacun souligne la nécessité de définir une STRATÉGIE DIGITALE : quel environnement applicatif? quelle gouvernance de la data? Il ne faut pas avoir peur de remettre en question certains choix réalisés ces dernières années. Les applications métiers remettent en cause une organisation monolithique autour d’un seul logiciel (ERP par exemple).
Enfin, il ne peut pas y avoir de stratégie sans prendre en compte la notion de sécurité. Comment développer un écosystème sécurisé. Si l’on héberge en local les données : le bailleur social ne peut-il pas jouer le rôle de tiers de confiance pour assurer la confidentialité et la pérennité.
Le numérique doit libérer du temps pour les équipes
Enfin, après l’investissement initial nécessaire, le digital doit permettre d’être plus efficace, redéployer les moyens et renforcer le lien humain. Il ne doit pas supprimer le travail de proximité mais au contraire permettre d'accroître la qualité de service auprès des habitants. Ainsi la dimension sociale reprend tout son sens.
En conclusion, le digital rime avec engagement, investissement, stratégie et humain. Le contexte général renforce l’utilité du numérique pour travailler sur la sobriété énergétique. Merci à l’ensemble des speakers pour leurs partages. A l’année prochaine, pour la #4 édition du Digital Habitat.
